22 novembre 2008

la neige arrive !

Nous sommes désormais bien loin des vagues et des dauphins, Christal II attend un acheteur au port du Crouesty.
La neige nous rend encore une fois visite aux Houches, bientôt nous chausserons les skis !


Christal quittant les Açores
(photo prise par Lionel et Delphine sur Contretemps)

14 septembre 2008

En bref !

Oui, nous voilà de nouveau sur la terre ferme, et nous avons même retrouvé les montagnes. Le voyage est terminé, il nous reste les souvenirs. Un an, c'est long, mais nous avons l'impression d'être partis hier...
On raconte, on raconte, et la question qui revient souvent c'est "vous avez fait un tour du monde ?" Non, juste un petit tour dans l'océan atlantique. Alors, pour clarifier, voici un résumé de notre parcours.


22 août 2008

Contretemps et intermèdes

Dernier bord aux Açores
Dimanche 27 août, nous quittons Angra de Heroismo sur Terceira, qui fut pour nous, une des plus belles escales des Açores. Nous nous trouvons alors à 1187 milles du port du Crouësty en Bretagne.
Lionel et Delphine sur Contretemps quittent les Açores en même temps que nous pour Concarneau et nous longeons la côte est de l’île bord à bord pour une séance photos. Ils sont équipés d’une radio BLU émettrice et nous sommes invités à nous joindre à leurs vacations radio pour un point météo quotidien.
Ils passent vite devant nous et nous les perdons de vue au bout de 24 heures.


Du portant et pourtant...
Nous avons choisi de partir avec une petite dépression progressant au nord de notre route, ce qui nous permet de profiter d’un vent de sud-ouest. Nous naviguons donc avec un vent portant (dans le dos).
Le premier jour est calme et nous croisons quelques tortues nageant en surface.
Le deuxième jour, le vent forcit et nous passons une nuit agitée et humide. Le crachin breton est décidément bien loin de chez lui ! Les vagues grossissent et s’invitent dans le cockpit. Nous veillons depuis la cabine en sortant le nez dehors régulièrement. Nous avançons avec une grand voile réduite de deux ris, le génois est roulé entièrement et malgré tout, les embardées dans la houle sont violentes.
Patrick le navik (notre régulateur d’allure, celui qui tient la barre pour nous à plein temps) nous épate par ses performances dans cette allure inconfortable. Lui qui n’est toujours pas très précis dans le petit temps, nous apporte un grand secours.
Une nouvelle dépression nous secoue pendant 24 heures : le vent est annoncé force 5, la mer est forte et le brouillard nous rend la veille difficile. Cette fois, nos prenons trois ris dans la grand voile et gardons un petit morceau de génois.
Une baleine nous montre sa tête et son dos entre les vagues à quelques dizaines de mètres du bateau. Enfin, nous avons déniché le cétacé qui jouait à cache-cache aux Açores.
Le vent faiblit mais la mer reste agitée.

Hésitations et décision
Le cinquième jour, la météo est pessimiste et annonce force 6 sur notre zone. Nous restons très attentifs aux bulletins : en temps universel, RFI à 11 h 30, France Inter à 18 h 05 et Contretemps à 18 h 10. Le septième jour, Lionel nous annonce une nouvelle dépression se dirigeant sur nous, à surveiller. RFI le lendemain nous donne confirmation des vents forts soufflant à l’ouest.
Nous sommes à 4 jours de la Bretagne et nous redoutons de nouveaux coups de vents sur cette dernière partie du parcours. Ainsi, nous choisissons le repli sur la Corogne qui n’est qu’à 168 milles, mais nous déroute.

Moteur malheur !
Le vent nous permet de nous diriger facilement sur le Cap Finistère et le temps s’améliore, le moral remonte. Dans la nuit, le vent faiblit, les voiles flottent. Le vent mollit, les voiles battent. Le vent tombe, les voiles sont affalées et nous allumons le moteur dans la nuit.
Le lendemain matin, le vent n’est toujours pas revenu, nous poursuivons au moteur et croisons les rails des cargos. Nous avons en vue jusqu’à 6 monstres à moteur de 100 à 300 mètres de long.
Une baleine nous montre son dos et sa queue, et souffle en plein milieu des deux rails sur une mer d’huile.
Nous devons refaire le plein du moteur au niveau du rail montant, car le vent n’est toujours pas revenu à midi et à 40 milles de la Corogne.

La Corogne et la boucle est bouclée
Nous entrons à la marina dans la nuit. Le gardien nous parle naturellement en espagnol et nous voici dépaysés. Il nous aide à placer le bateau et nous prenons une douche chaude et nocturne bien méritée après ces 23 heures de moteur et 9 jours de mer.
Le lendemain, nous profitons de la ville et le soir, nous écoutons un concert celte avec accordéon et cornemuse.
Nous sommes heureux de retrouver cette belle escale, où notre voyage a commencé en septembre dernier. C’est ici que nous avions fait connaissance avec Stéphane et Blandine de la Belle Verte, qui poursuivent actuellement leur périple.
La météo est bonne pour repartir et nous reprenons la mer après une deuxième nuit au port.




Le Golfe pour dernière ligne droite
Nous voici repartis après deux petites nuits au port. Le vent reste calme pour s’éloigner de la côte. Comme la météo l’annonçait, le vent monte le lendemain matin après une nuit à éviter les pêcheurs. Au vent arrière, le génois est déventé et nous affalons la grand voile. Tirés par cette voile d’avant, nous sommes à nouveau bien secoués pendant 24 heures. Le troisième jour, le vent faiblit, les voiles sont relancées et à 20 miles de Belle-Ile, nous allumons le moteur. Nous téléphonons à la famille et aux amis dès que le réseau est capté pour leur annoncer notre retour au pays.


Passée la pointe des Poulains, le vent revient et nous remettons les voiles. Là, c’est la surprise, nous ne sommes plus les seuls sur l’eau. Lorsque nous passons le phare de la Teignouse, pour entrer dans la baie de Quiberon en ce beau samedi du mois d’août, les eaux sont cette fois saturées d’engins naviguant. C’est en zig-zaguant pour respecter les règles de priorité que nous arrivons au port du Crouesty. Visiblement, tous ces bateaux n’étaient pas réunis pour nous accueillir. Nous avons cependant la chance de retrouver les parents d’Yves sur le ponton.
Heureux d’être rentrés, nous voyons ensuite passer la nouvelle dépression avec un force 6 deux jours plus tard. Décidément, cet été, pour naviguer, il fallait se faufiler entre les « dép’ ».

10 août 2008

A bon port

Depuis hier, samedi 9 août, Christal a retrouvé sa place au port du Crouesty.
Bientôt, bientôt, le récit de notre traversée depuis les Açores.

26 juillet 2008

Escales Atlantiques aux Açores

De retour d’Afrique, d’Amérique ou des Antilles, tous les voiliers se retrouvent aux Açores, ces îles volcaniques et verdoyantes qui font partie du Portugal et qui ont l’avantage de réduire les distances dans toute traversée Atlantique.
Nous avons la chance de disposer de suffisamment de temps pour découvrir ces îles vertes au milieu du bleu. D’est en ouest, nous visitons Santa Maria, Sao Miguel, Terceira, Sao Jorge, Faial et Pico.

Santa Maria, un steak et ça ira !
Au réveil, le lendemain de notre arrivée, nous apprécions le luxe du ponton : le bateau est amarré, nous sortons de notre petit espace pour circuler librement et nous commençons par une douche (froide...) et un bon steak-frites.
La marina se trouve au pied du village de Vila do Porto et les 100 mètres à gravir nous donnent tout de suite des courbatures, de quoi se rappeler de nos 18 jours à végéter entre cabine et cockpit.
Nous souhaitons voir la verdure de plus près et tendons le pouce au bord de la route. Bien pratique ce jour là de tomber sur des navigateurs anglo-saxons qui ont loué une voiture pour faire le tour de l’île. Leur itinéraire nous convient parfaitement et nous nous laissons conduire sur les routes de l’île toute la journée avec eux.
Nous passons d’une baie à l’autre en sillonnant la campagne sur des routes bordées d’hortensias. Yves retrouve sa Normandie et Julie sa Haute-Marne, à la différence près, que nous nous trouvons au milieu de l’océan.



Le contraste est grand avec l’Afrique aride et retrouver la verdure nous enchante. Les averses nous étonnent, mais la pluie, c’est finalement désagréable...

Ici, les vaches mangent encore de l’herbe dans d’immenses prairies, le beurre des Açores est excellent. Habituellement, nous ne sommes pas des mangeurs de viande, nous voilà transformés en carnassiers en arrivant dans cette région d’élevage.

Nous assistons aux fêtes de San Joao, où les habitants et leurs animaux se regroupent à Vila de Porto pour défiler en vêtements traditionnels. Tous les métiers sont représentés y compris la chasse à la baleine. C’est l’occasion de plusieurs soirées avec danses et musique folklorique.


Avant de quitter Santa Maria, nous laissons un souvenir de notre traversée sur le mur de la jetée : Dakar-Santa Maria, Christal II, Flush Poker, juin 2008, Yves et Julie.



Sao Miguel, navigation à vue



Après une rapide journée de navigation, à plus de 5 nœuds de moyenne, ce qui nous change de la pétole, nous faisons escale à Ponta Delgada sur l’île de Sao Miguel, capitale administrative des Açores.
La marina ne nous plaît pas vraiment, la houle fait valser les pontons et nous dormons au rythme du grincement des aussières et taquets. Encore 10 milles et nous voici dans le joli port de Vila Franca do Campo, au calme.
Nous visitons l’île en bus et en stop et découvrons les paysages sculptés par les volcans qui ont laissé leurs traces partout comme ce cratère transformé en lac.
En redescendant, après une petite randonnée sur le bord du cratère, nous retrouvons nos habitudes thermales des pays Alpins et nous nous rendons à Feraria, pour un bain d’eau de mer chauffé par géothermie naturelle. Les vagues entrent dans la piscine rocheuse, l’eau se réchauffe en surface et les baigneurs ont le sourire.


A Furnas, les fumeroles empestent le soufre et servent occasionnellement à cuire des repas pour touristes auxquels nous ne goûtons pas. Nous profitons par contre d’une journée pluvieuse pour retourner à Furnas, sur les conseils d’Erwan et Adeline de Morlaix, et y trouver les thermes d’eau ferrugineuse dans le magnifique jardin botanique de Terra Nostra. Nous nous laissons mijoter dans ce bassin d’eau ocre à 38 °C pendant une bonne heure et ressortons bien mous.
Erwan et Adeline se sont installés à Vila Franca, ils vivent à la marina sur leur voilier en bois (plan Cornut des années 50). Ils travaillent dans le tourisme de la baleine, car ici aux Açores, la chasse à la baleine s’est arrêtée en 1983 pour laisser la place au « whale watching ». Pour 50 euros la place, on vous embarque sur un zodiac de 300 chevaux, et avec de la chance, vous approcherez l’un de ces nombreux cétacés. Nous n’avons vu jusque là que des dauphins et espérons bien croiser au moins un cachalot lors de nos navigations aux Açores.
Ici aussi, on retrouve les plaisirs gustatifs et découvrons les bananes et les ananas délicieux cultivés sur cette île au climat à la fois tempéré et tropical.
La baignade est agréable les jours de beau temps, avec une eau à 22 °C, des plages de sable noir. Yves ramène quelques perroquets en chasse sous-marine, et nous trouvons notre bonheur sous-marin autour de l’îlet volcanique, Ilhéu da Vila parfait pour la plongée : baracoudas, perroquets énormes et reliefs sympathiques.


Terceira c’est pas Horta
Après les îles de l’est, nous reprenons la mer pour l’île de Faial et son port mythique, Horta. A mi-chemin, avec un vent faible, nous changeons d’objectif pour l’île de Terceira, avant que les vents ne tournent en notre défaveur.
Nous voici à Angra de Heroismo, ville classée au patrimoine de l’Unesco, avec ses nombreuses églises, ses rues pavées et ses théâtres de l’esprit saint (cf photo).
Nous allons nous dégourdir les jambes, pour reprendre l’entraînement en vue de l’ascension du Pico, qui culmine à 2351 mètres et se trouve être le plus haut sommet du Portugal. Après la visite de la grotte volcanique de Natal, grosse galerie de lave, nous voilà donc partis en randonnée sur les Misterios Negros : prairies, forêts d’arbustes et de fougères, vallons et nous avons dans ces paysages toutes les nuances de vert.



Les « montanheiros » de l’île s’occupe du balisage des sentiers, de spéléologie et nous signalent quelques falaises équipées par leurs soins sur l’île. La falaise basaltique en bord de mer est effectivement un beau site d’escalade, les voies sont courtes mais assez difficiles pour nos bras... courbatures fatales le lendemain.



Enchantés par nos découvertes, nous louons un scooter pour prolonger l’exploration. Infatigables touristes, nous attaquons notre journée marathon par une baignade bien fraîche, un petit tour sur l’île sur routes pavées et chemins de terre. Nous poursuivons par la descente dans la grotte d’Algar de Carvao, où des escaliers nous conduisent 120 mètres sous terre dans un tube de 45 mètres de large avec des stalactites de silice.


Nous terminons la journée par une tourada corda. Explication : prenez une rue bien droite, fermez les jardins par des palissades solides, garez les buvettes à l’entrée de la rue et placez-vous sur un muret le plus haut possible. Les habitants sont accueillants et vous ouvriront leur porte pour vous offrir l’abri. La fête peut commencer : on encorde le taureau encore enfermé, le pétard annonce le début du round et la bête est lâchée. Le but du jeu pour ceux pour les vaillants guerriers qui sont restés dans la rue, est de toucher le taureau entre les cornes.
Cette fête ne se termine pas sans heurt évidemment. Ce jour là, deux ambulances sont venues participer entre le troisième et le quatrième round.



Sao Jorge, l’île paquebot
50 miles plus loin, au portant sous spi, nous n’avons toujours pas vu de baleine, mais nous trouvons une marina toute récente à Vila das Velas. L’accueil du capitaine José est très sympathique. Nous avons également l’agréable visiste d’Anibal et Maria, Açoriens d’Horta qui naviguent sur un petit bateau également. Nous terminons la soirée à leur bord : fromage, crevettes, jambon et vins locaux.
Le lendemain, Anibal nous propose une petite balade à pied. Le temps pour nous de nous préparer, et il a déjà trouvé une voiture qu’il emprunte à un copain. Visite de la fromagerie puis petit parcours dans cette île aux dimensions impressionnantes (50 km de long sur 7 km de large), aux flans bien abruptes (1000 mètres de haut), et dont la pointe ouest de l’île ressemble à la proue d’un navire. Le lendemain, entre les rochers de laves, nous profitons de l’eau claire pour une exploration des fonds et Yves sort de l’eau avec un joli perroquet que nous mangeons à midi.
L’escale est agréable, mais le temps passe et nous mettons le cap sur Horta que nous apercevons déjà.

Horta, tous les voiliers sont là !
20 miles plus loin, Christal retrouve les pontons d’Horta sur l’île de Faial qu’il a connu en 2005. C’est dans ce port mythique qu’atterrissent tous ceux qui viennent de l’autre côté de l’océan (Antilles, Amérique).
Les touristes économes que nous sommes reprennent leur visite en stop. A l’extrémité ouest de l’île, nous trouvons un ancien port transformé en piscine et nous voilà sous l’eau avec masques et tubas, on replonge !
A côté de nous, le volcan de capelhinos, avec son éruption récente, forme un paysage minéral nous rappelant les volcans des Canaries.
Sur cette partie de l’île, beaucoup de maisons détruites par le dernier tremblement de terre n’ont pas été reconstruites.
Avides d’expériences sub-aquatiques, nous nous offrons le luxe d’une plongée bouteille. A huit plongeurs derrière Hector, nous n’effrayons pas tous les poissons et pouvons voir une vieille langouste énorme dans son trou, une muraine, des baracoudas et des mérous.
En face du port, le Pico continue de nous appeler et nous prenons le ferry au petit matin pour nous rendre sur l’île du même nom.

Pico, c’est monstre haut !
Adeptes du stop, nous nous rendons au pied du sentier en deux coups de camionnette. Un blockhaus a été construit pour accueillir le randonneur : c’est ici que nous signons la décharge et donnons nos coordonnées, au cas où...
L’administration portugaise nous étonne encore un peu. Déjà pénible pour les entrées dans chaque port, où nous avons dû nous présenter dans les trois bureaux de frontière, douane et police portuaire, ici en montagne, c’est la même surveillance.
Nous marchons 2 heures 30 avant d’atteindre le sommet. La mer de nuages se perce par endroit et nous pouvons apercevoir Faial, Sao Jorge et la côte de Pico. Le cratère est surplombé par le Pico Pequenio qui est la partie la plus raide de l’ascension. Pique-nique au sommet, sans vent et les fesses chauffées par les fumeroles.

L’ascension du Pico : un sommet au milieu de l’océan et une dernière promenade aux Açores pour nous qui sommes maintenant dans l’attente d’une fenêtre météo pour notre retour en France.

24 juin 2008

Back to Europa

Les dernières journées en Afrique
Ici, ça sent l’exode depuis quelques temps, tout les européens s’apprêtent à quitter le pays pour fuire l’hivernage sénégalais (saison des pluies). Pour nous aussi le retour s’annonce. L’été arrive en Europe et il est grand temps pour les hirondelles que nous sommes, de regagner nos pénates. Par ailleurs, juin est la meilleure période naviguer vers les Açores, avec une baisse de l’alizé.
Nous profitons encore un peu des marchés de Dakar et découvrons la marché Castor : alimentation et fripes, ici on trouve de tout et pas cher. C’est surtout un lieu reposant où le toubab se fond au décor et n’est pas systématiquement harcelé.

La régate, c’est yachting !
Le dimanche suivant notre retour de Casamance, une régate est organisée par la fédération sénégalaise de voile entre la baie de Hann et l’île de Gorée. Malgré une nuit agitée au mouillage et le fort vent qui souffle avant le départ, nous prenons le départ. Nous sommes des néophytes. C’est le cas de la plupart des navigateurs participant à cette manifestation : tous les bateaux sont équipés pour le voyage et nous avons même gardé notre mouillage à l’avant !
Laï, un apprenti sénégalais de la voilerie du CVD, nous accompagne pour l’occasion. Il vit au milieu des voiliers, dort la nuit sur un bateau comme gardien et il n’a pourtant jamais navigué. Pour lui aussi, c’est une première ! C’est avec fierté qu’il tient la barre, prend ou relâche les écoutes. Nous ratons un virement de bord sur deux, Yves mène son équipe avec bien du mal et finalement se prend au jeu sur les derniers bords au près où nous doublons deux voiliers. Laï fait signe aux caméras sur la ligne d’arrivée. Il espère comme nous que la voile pourra se développer au Sénégal. Il souhaite aussi que la municipalité s’occupe enfin du problème de la pollution dans la baie de Hann, autrefois plage de rêve qui s’est gâtée par les rejets d’égouts et les monceaux d’algues. Dernièrement, ce sont des cadavres de poissons qui sont rejetés à l’eau depuis le marché.
Cette régate nous rend également enthousiastes, car Christal reste un très bon bateau pour le près et c’est ce qui nous attend sur la route pour les Açores.

Bien décidés
En regagnant les Açores, nous ne suivons pas la plupart des bateaux de voyage qui filent depuis l’Afrique vers le Brésil ou les Antilles en suivant l’alizé. Nous ne voulions pas traverser l’Atlantique pour prendre notre temps. Les Açores permettent une bonne escale avant de regagner la France.
Faisant fi des témoignages alarmistes concernant cette route peu pratiquée et réputée difficile, nous avons longuement écouté les récits de ceux ayant effectivement suivi ce parcours. Erwan, Stan, Guy, Emma et Loïc, nous rassurent et nous aident à imaginer ce qui nous attend : « les cinq premiers jours sont difficiles, après ça se débride », « ne pas faire taper le bateau », « ne pas regarder le cap au début, impossible de remonter », « compter trois semaines »...

Prépar’hâtifs

Nous profitons de la dernière semaine de mai pour nous préparer au départ. La météo annonce pour le moment des vents de nord assez forts et Yves pense que le départ n’est pas pour tout de suite. C’est également l’avis d’Olivier qui nous aide au routage depuis la France.
Le lundi, nous carénons, passage obligé pour les 1500 miles qui nous attendent. Après avoir longuement hésité, nous sortons le bateau de l’eau pour 24 heures pour le caréner. Les précédentes couches d’antifouling sont érodées et les coquillages parasites sur la coque méritent d’être éliminés. Christal monte donc sur la plage avec le chariot du CVD.
La peinture nous vient d’un fond de pot, elle est épaisse et refuse de s’étaler. Yves peste, mais après tout, cette peinture est anti-gouttes et nous sortons de cette épreuve avec un minimum de taches.
Yves vérifie gréement, moteur, taquets, drisses et écoutes, tandis que Julie arpente les rues de Dakar pour l ‘avitaillement.
Nous pensions avoir encore deux jours pour nous préparer quand un petit mail nous a réveillés au retour du marché Castor... On s’active donc : plein d’eau, de frais. Le couturier dispose de moins de 24 heures pour nous confectionner des coussins de cockpit, et dès qu’ils sont à bord...

... c’est le départ !
J1 : Dimanche premier juin à 13 heures, nous larguons les amarres.
Olivier nous propose de profiter des vents d’ouest pour remonter au nord le long de la côte jusqu’à Nouakchot. Cela nous paraît osé, car nous serons plus exposés aux vents forts du Cap Blanc, mais on tente.
Pour commencer, nous tirons des bords pour sortir de la baie, tirons des bords pour passer la pointe du Cap Vert.

J2 : Un long bord nous amène face à Saint Louis, c’est bien au sud de Nouakchot, mais notre cap est mauvais (30° au lieu de 10°). Au près avec le courant, on ne peut serrer plus le vent. La nuit se déroule sur une mer blanche de phytoplanctons, parmi les dauphins qui chantent et les chalutiers qui pêchent. Yves compte jusqu’à 8 bateaux et doit en éviter un qui se dirige vers nous et ne répond pas à la VHF.

On vire et ça bastonne
J3 : On vire de bord, cap au 270°, au près serré. La mer est agitée et on avance à 6 nœuds avec le foc et deux ris dans la grand voile. Yves prend le troisième ris pour la nuit et réduit le foc de moitié.

J4 : Ca mouille, ça tape, alors on abat. C’est toujours le rodéo et la douche dans 25 à 30 nœuds de vent. On reste dans la cabine la plupart du temps, et on s’attache pour sortir.

J5 : Pareil, météo-france est en grève et n’annonce que les coups de vent : force 7 sur le Cap Timiris, pas étonnant que ça bastonne ici ! Des fuites à l’intérieur du bateau nous minent le moral.

J6 : Ca adonne, Patrick le navik (notre régulateur) nous amène au 300°, c’est déjà mieux. Le vent se calme un peu et Yves enlève le ris dans le foc, il en laisse un dans la grand voile. Nous passons à 60 miles au nord de l’île de Sal.

Les vacances

J7 : Julie reprend la forme et se met à cuisiner, les vacances commencent. Nous voici à 100 miles au nord de Mindelo.

J8 : Cap au 330°, 10 à 15 nœuds de vent, le génois est ressorti au 2/3.

J9 : On se détend à bord, nous dévorons les livres et prenons un porto à l’apéro : nous avons oublié les bières, malheur !

J10 : Julie sort l’accordéon, on chante à bord.





La pétole
J11 : Le cap est moins bon et l’anticyclone est annoncé sur météor, la pétole s’annonce. Nous n’avons pas d’informations météo précises car les grèves continuent sur RFI. Le soir, Christal avance à nouveau à merveille, Yves s’éclate au près sur une mer lisse.

J12 : Encore 666 miles pour Horta, et pétole d’enfer... Moteur le matin, moteur l’après-midi et dîner dans le cockpit.

Ras-le-bol
J13 : Après avoir affalé les voiles en fin de nuit, le vent reprend au nord, tourne à l’est puis au sud et Yves met le spi. Ca roule sur la houle de sud-ouest. Nous décidons de mettre le cap sur Santa Maria, au plus court car nous commençons à trouver le temps long.

J14 : Nous voyons un souffle de baleine au loin, mais elle n'ose pas s'approcher. Le vent tourne sud-ouest. Toute la journée sous spi. Nous passons le 30° nord et nous sommes toujours dans l’anticyclone.

J15 : Le vent vient d’ouest, on affale le spi après 48h non stop, une première sur Christal, car d’habitude on le retire la nuit. On avance entre 2 et 4 nœuds sous grand voile et génois.

J16 : Durant la nuit, nous voyons deux cargos, le trafic devient plus important dans le secteur. Grains le matin qui rincent le bateau de tout le sel et la poussière accumulés.

Pétole, moteur, misère tout l’après-midi... Heureusement que les dauphins tachetés viennent nous accompagner un petit bout de chemin.

J17 : Moteur, pause, moteur, pause : la mer est un miroir. Les voiles sont affalées, nous coupons le moteur et nous prenons une douche dans le cockpit en profitant du calme. Il nous reste 60 litres d’eau, plus question d’économiser...

Les 100 derniers miles
J18 : Le vent de sud-ouest nous permet de remettre le spi pour la matinée. Finalement, on l’enlève l’après-midi parce qu’on est déjà à 7 nœuds. La mer est agitée et nous n’avançons plus qu’à 5 nœuds sous génois. Nous le tenons jusqu’au soir où le vent mollit. Nous remettons le moteur pour les 30 derniers miles. Yves voit la terre à 22 heures 30.
C’est au milieu de la nuit que nous amarrons le bateau au port de Villa do Porto sur l’île de Santa Maria, heureux de retrouver la terre ferme, nous allons nous dégourdir les jambes et savourons le Saint-Estèphe qu’Alex nous avait offert au départ.

30 mai 2008

Un tour de l’Atlantique jusqu'en Casamance

Ce n’est pas pour rien que nous avions choisi cette région du sud du Sénégal, séparée du reste du pays par la Gambie, route obligatoire pour rejoindre Dakar au temps où le ferry ne fonctionnait plus après le naufrage du Joola.
En effet, cette région qui entoure le fleuve Casamance est peuplée par les diolas principalement, cultivateurs de riz pendant la saison des pluies, qui partent pour certains, chercher du travail en ville pendant le reste de l’année. Ils sont accueillants et d’une gentillesse incroyable. Ils disent souvent « le gouvernement nous a oublié » et ne ressemblent en rien aux rebelles indépendantistes coupeurs de tête.

En route pour la Casamance :
Nous quittons Dionouar et le fleuve Saloum au petit matin avec la marée. Un premier banc nous surprend à la sortie de Dionouar où nous avançons au moteur avec 0 cm de fond au sondeur et des petites vagues qui nous laisseront finalement avancer jusqu’à la passe d’entrée de Djifer, où tout se déroule dans les règles.
Au niveau administratif, nous sommes également en règle, et heureusement, car à 5 miles des côtes, une pirogue nous arrête : ce sont des douaniers qui doivent présenter leur carte devant notre mine étonnée, car rien ne les distingue des pêcheurs que nous rencontrons habituellement : pirogue bariolée, cirés, brasero... Deux agents montent à bord, pour vérifier nos papiers et notre chargement, c’est vite fait, leur départ nous soulage bien.
Les dauphins nous accompagnent pendant cette navigation. Au matin, nous voici en vue des premières bouées de la passe d’entrée. Nous suivons le parcours sans embrouilles et passons Djogué avec la marée montante, des dauphins noirs remontent le fleuve avec nous. Nous posons l’ancre à la pointe Saint Georges pour voir les lamantins qui n’ont pas pointé le bout de leur nez-trompette. L’accueil des pêcheurs est très sympathique « bienvenue en Casamance », « - besoin de quelque chose ? – oui des crevettes » et c’est avec une bonne poêlée de gambas à la mayonnaise que nous parcourons les 20 derniers miles pour Ziguinchor.



Les routards de la mer sont toujours contents de retrouver un peu de confort , et l’hôtel Kadiandoumagne nous réjouit avec sa piscine, son wifi qui émet jusqu’au mouillage et ses boissons fraîches. Les marchés de Ziguinchor nous permettent enfin de refaire un bon plein de produits frais. C’est la saison des mangues, un véritable régal.
Petite promenade touristique à la ferme des crocos de Djibelor. Nous avons de la chance car c’est l’heure du repas : poissons frais et chat écrasé au menu. Certains se précipitent, d’autres semblent s’endormir en mastiquant. C’est drôle un crocodile, ça semble affamé et il peut cependant rester plusieurs mois sans manger. Il suffit d’observer leurs rares mouvements au repos pour comprendre qu’il ne dépensent pas plus de quelques calories par jour.

Djilapao, tu iras par les eaux :
Maintenant bien renseignés et habitués à la navigation fluviale, nous pénétrons dans les petits bolons, les yeux rivés sur le sondeur, en rasant les palétuviers à l’extérieur des virages. Au passage, nous tirons un pêcheur, Esprit, oui, c‘est bien son prénom ! Il revient au village à la rame avec ses pains de glace depuis Ziguinchor dans sa pirogue taillée dans un tronc de fromager.
Le calme de Djilapao nous séduit instantanément. Petit village de cultivateurs de riz, accessible uniquement à pied ou en pirogue. Les rôniers et les baobabs bordent la plage et ils sont toujours quelques villageois à venir travailler au frais au pied des arbres en discutant : les uns fabriquent des paniers, les autres ouvrent les huîtres ou filtrent le sel.

Nous descendons à terre pour rencontrer Cirak, septuagénaire en forme qui habite la case située en face du bateau, notre voisin en somme. Il nous raconte le problème de l’eau au village, car il n’y a ni puits, ni impluvium. A Katama, le quartier voisin, à dix minutes de marche, on récupère l’eau de pluie dans une grande citerne et le village utilise cette eau toute l’année. Ciriak nous parle de l’exode rural : les enfants partent à la ville pour l’école et ne reviennent chez eux que pour les vacances, les jeunes adultes partent à Dakar ou à Ziguinchor pour trouver du travail. Il ne reste alors au village que les touts-petits et les anciens. C’est à la saison de l’hivernage (saison des pluies, pendant notre été) que tout le monde revient pour la culture du riz.
Désiré nous fait visiter la case à étage de son oncle, entièrement décorée par des sculptures en terre peintes. Il nous raconte les anecdotes de chaque tableau avec beaucoup d’humour et de charisme.

Le lendemain, en allant vers Katama, nous marchons à travers les rizières avec Ignace, qui nous présente son village et sa famille, Jeanne d’Arc, sa femme et Hélène-Florence, et Stéphane, ses enfants. Sa maison est en terre avec un toit de paille sans eau ni électricité. Il élève quelques bœufs, des poules. Il est satisfait de sa situation, car il a essayé sans succès de trouver un travail à Dakar avec son brevet de tourneur. Nous passons avec eux de très bons moments avec de nombreux échanges très riches au sujet de la vie en Casamance.



Ignace nous fait goûter ce savoureux fruit que nous ne connaissions pas, les pommes de Cajou, fruit de l’anacardier.


















Jeanne d’Arc nous invite aux communions de ses neveux au village d’Affiniam, situé à 20 minutes en annexe et 45 minutes de marche. C’est un grand bourg avec 5 quartiers, au milieu d’une forêt de manguiers et de fromagers de 30 mètres de haut. Une grande fête qui commence à l’église, continue chez les sœurs, puis dans la famille, à manger et boire le vin de palme, puis dans une autre famille.... Et ça danse et ça rigole en buvant plus qu’il n’en faut le fameux bounouk.







On repart avec des mangues et plein de remerciements.


L’école publique du village d'Affiniam accueille environ 400 enfants avec un effectif de 40 par classe (il semblerait que certaines classes peuvent atteindre 100 enfants à Dakar). Les instituteurs sont souvent en débrayage car il sont peu payés ou reçoivent leur salaire en retard. Les élèves seraient heureux d’avoir des « jumeaux » en France et nous faisons le premier pas pour un jumelage avec l’école de Vallorcine. A eux de continuer en correspondant par courrier postal, car ici, pas d’électricité encore moins internet.

Descente de la Casamance et touchette:
Après un petit avitaillement à Ziguichor, on redescend le fleuve Casamance avec la marée descendante. Il nous faudra trois marées pour y parvenir en évitant le courant contraire.
Deux escales donc, dont une dans un minuscule bolon au coeur de la mangrove. La tranquillité est assurée, nos voisins sont un couple de pélican et la seule visite est celle d’un pêcheur venu à la nuit tombante, récupérer son filet. La deuxième escale est plus animée devant le village des pêcheurs de la pointe Saint Georges (ou Sozor). Les dauphins passent devant le bateau, tournent autour des viviers et font même peur aux pêcheurs en sautant à deux mètres de leurs pirogues.
Lorsque nous arrivons à proximité de Karabane, le bolon d’Elinkine se présente à nous et Yves décide de tenter d’y entrer pour trouver un mouillage abrité. La passe n’est pas évidente car elle se situe dans un large delta. Le sondeur indique que les fonds remontent, on tente malgré tout d’avancer, pensant trouver un seuil. En réalité, nous sommes sur un banc de sable et voilà notre première touchette ! Demi-tour au moteur. Nous allons mouiller devant le village de Karabane, dans trois mètres d’eau.

Paco de Karabane :
A l’entrée du fleuve Casamance, l’île de Karabane est coupée du monde depuis que le ferry n’y fait plus halte. C’est un ancien village colonial avec une église et un cimetière.

















C’est aussi un village de pêcheurs avec quelques équipements hôteliers.
Diaz nous invite à prendre le thé. Après, il partira pêcher au milieu du fleuve avec sa pirogue à la rame. Il espère que le vent ne sera pas trop fort.






Et partout dans le monde, le grimpeur trouve son bonheur : le fromager est un terrain de jeu idéal.


















C’est ici que Paco de Karabane, le célèbre tailleur local, nous confectionne une nouvelle tenue pour le capitaine du navire.

On ne reste que deux jour à Karabane, car le vent est fort à l’entrée du fleuve. Ce mouillage ne nous plaît guère : on se fait mouiller à chaque sortie en annexe.


Kachouane, le bolon à la mode...

Nous choisissons le bolon de Kachouane plutôt que le bolon d’Elinkine pour continuer. C’est un peu compliqué cependant : un banc de sable barre l’entrée du bolon et nous devons faire un détour à tribord pour longer ensuite la plage de la pointe Nikine à 15 mètres. Yves retrouve ses souvenirs du Golfe du Morbihan dans cette eau agitée par les courants.
Nous ne croisions plus beaucoup de bateaux en dehors de la capitale, Ziguinchor. A Ebounkout, nous trouvons un mouillage très fréquenté à 15 minutes de marche du village Kachouane. Aucune construction autour de nous, seulement une paillote pour la faim et la soif et une douche à l’eau du puits, le grand luxe.

Ehidj, le farniente
A Ehidj, nous nous retrouvons à nouveau le seul bateau habité du mouillage, nous sommes également dans un décor de rêve, à deux coups de pagaie de la plage devant un petit bar-restau.
Nous apprécions tellement le calme de cet endroit, que le farniente nous envahit. Nous sortons de notre torpeur pour un petit carénage et un coup de main à la réfection d’une toiture pour Yves. Julie, de son côté, va ouvrir les huîtres avec Rose.
Nous profitons d’une pirogue pour nous rendre à Cap Skiring par Katakalousse. En manque de ouèbe, nous voulons surtout trouver un point internet pour prendre la météo, car nous comptons remonter bientôt sur Dakar. C’est l’occasion de découvrir cette industrie balnéaire avec son club med et ses boutiques à toubabs. La plage est belle, le reste ne vaut pas le détour.

Une virée à Oussouye
Nous voici revenus à Kachouane et nous retrouvons de nouveaux bateaux. Un petit thé sur Kermodanève et nous décidons de partir le lendemain pour Elinkine en annexe. Guy nous recommande de prendre les gilets de sauvetage car c’est obligatoire et la police veille. Nous partons tôt et nous débarquons 3 miles plus loin, devant le campement d’Elinkine. Depuis cette ville, nous prenons un bus collectif qui traverse la brousse sur les pistes défoncées.
Les trous et les bosses donnent la nausée à une vielle dame et nous faisons une petite halte pour l’aider à reprendre ses couleurs.

Au retour, nous faisons du bateau-stop sur le bateau des Shadoks qui retournent au mouillage de Kachouane. Camille, Manu et leur gros chien naviguent sur un petit bateau de 8 mètres, comme nous, et il y a aussi un accordéon à bord.

Kachouane, on tue le cochon...
La veille de notre départ, un banquet sénégaulois est organisé par Emma et Loïc de Kalanag. A midi presque pile, le cochon est tué, découpé et cuit à la braise par Simon qui nous accueille dans sa paillote.
Après un bon repas tous ensemble, les jembés et les accordéons chantonnent et nous buvons le bounouk.

Retour à la case Dakar
Devant la difficulté que nous avons à quitter la Casamance, nous restons une journée de plus à Kachouane.
Au lever du jour, nous levons l’ancre et quittons Ebounkout. Au moteur, nous descendons le bolon à contre-courant. La passe d’entrée n’est pas agitée mais nous avons notre dose d’adrénaline lorsque le sondeur marque deux mètres sous la quille. Nous avons raté une bouée, c’est normal !
Le vent d’ouest puis nord–ouest est très léger et la pétole nous oblige à rallumer le moteur à plusieurs reprise. La nuit, nous affalons les voiles en attendant la risée qui n’arrive qu’après le lever du soleil. Dans ce petit vent, la pêche est bonne : après deux bonites dans la journée, on remonte la ligne. Le soir à 21 heures, nous ne sommes qu’à 20 miles de Dakar, nous tirons au près des bords carrés à cause du courant de marée. Et puis c’est à nouveau pétole et moteur. A 4 heures du matin, nous posons l’ancre au mouillage du CVD.
A Dakar depuis une semaine, nous préparons le bateau et l’avitaillement pour le retour vers les Açores les prochains jours. C’est bientôt l’été, les hirondelles remontent vers le nord.